Quels supports d’avenir pour les médias ? Probablement et avant tout, ceux liés à la mobilité. D’abord, les « smart phones », ces téléphones intelligents capables de navigation Internet facile, type iPhone, puis les appareils « e-book », type Kindle, et bientôt, venues d’Asie, des feuilles pliables téléchargeables à distance, interactives, imprimées d’encre électronique, le Siftable et autres objets connectés
Or, à Barcelone, pour la grande messe mondiale annuelle des mobiles, cette année, pas, ou très peu, d’éditeurs de contenus sont présents, cette semaine, pour y voir plus clair dans des modèles d’affaires mobiles introuvables, et des partages de revenus hypothétiques. Probablement le fait de la crise, qui grève les budgets voyages.
Ou plus sûrement en raison de l’actuel boom des boutiques d’applications en ligne, dans la foulée de l’extraordinaire succès de l’appstore d’Apple, ouverte en juillet dernier.
« En quelques mois, les 13 millions de personnes possédant un iPhone ont téléchargé autant d’applications que la totalité des 1,1 milliard d’utilisateurs de portables en mesure de le faire », a indiqué ce matin Ralph de la Vega, patron de la branche mobiles d’AT & T. Plus de 20.000 applications, gratuites ou au prix maximum de 10 $, sont déjà disponibles pour les iPhones. Chaque semaine, plus de la moitié des iPhones en circulation on téléchargé des applications ou autres widgets.
Apple, comme toujours, n’est pas présent non plus à Barcelone, mais les autres acteurs se sont empressés de sauter dans ce wagon !
Hier, Nokia, avec Ovi et Microsoft ont chacun ouvert chacun leur app’store. Aujourd’hui Yahoo ! en présentant sa nouvelle offre mobile a lancé la sienne pour « smart phones ». Bientôt ce sera le tour de China Mobile, de RIM (BlackBerry) et même de Dell. Chacun gardant généralement entre 20 et 30% de très faibles revenus, le solde étant pour les développeurs ou les éditeurs. Même si pour l’instant la plupart des applis de médias traditionnels sur l’iPhone sont gratuites et sans pub.
« The app development is the New Big Thing », a assuré Olli-Pekka Kallasnuvo, le patron de Nokia, qui, après le rachat de Symbian, revendique de plus en plus ouvertement, son nouveau statut d’éditeur de logiciels, et de moins en moins celui de fabricant de téléphones.
Mais, déplore de la Vega d’AT& T, comme pour les SMS au début des années 2000 aux Etats-Unis, ce marché est, hélas, en train de se développer en silos, sans liaison entre plateformes. Or, il y a aujourd’hui pas moins de 9 systèmes d’exploitations pour mobiles en activité, 62 fabricants de portables, plus de 610.000 développeurs pour smart phones...
Steve Ballmer a renchéri estimant qu’« au bout du compte, ne réussiraient que les compagnies jouant l’ouverture ». Pas mal pour un boss de Microsoft, non ?