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Livre

  • Japon: le téléphone portable, idéal pour lire des livres, mais pour la presse...

    Jusqu'à présent, les terminaux de lecture électroniques nomades, généralement appelés "e-book", ont fait un flop au Japon. Arrivés trop tôt dans le commerce ("Librié" de Sony, "Sygma Book" de Toshiba et Matsushita), ils sont aujourd'hui remisés : trop gros, trop lourds, trop chers, trop compliqués, bref pas en phase avec les attentes du marché. Du coup, c'est le téléphone portable qui s'est pour l'heure imposé comme support idéal de lecture d'ouvrages en tous genres (sociologie, romans, spiritualité) numérisés et vendus en téléchargement sur des sites dédiés dans aux meilleures ventes de livres , lesquels font sacrément recette.

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    Le marché des livres pour mobiles a en effet représenté en 2007 quelque 28,3 milliards de yens (168 millions d'euros), soit 2,5 fois plus que l'an d'avant, et 80% du total des téléchargements d'ouvrages numérisés.

    e-book : qu'en sera-t-il pour les journaux et magazines ?

    pour lesquels la maquette est un élément essentiel, en soi porteur de sens.

    En effet, si l'écran d'un téléphone portable japonais affiche une surface parfois quasiment équivalente à celle d'une page de livre, tel n'est pas le cas pour les journaux. Qui veut avoir une vue d'ensemble de la une de son quotidien ou souhaite lire tous les titres en couverture d'un magazine, ne peut le faire à l'identique sur un petit écran. De fait, c'est peut-être grâce à la presse écrite que les terminaux de lecture dédiés reviendront sur le marché nippon, mais sous une autre forme que celle qui a échoué, une ergonomie beaucoup plus proche des journaux et ... en couleurs, facteur crucial pour les magazines.

    Fujitsu a déjà dans ses laboratoires un objet qui devrait être commercialisé à l'automne au Japon, de format A4, d'un centimètre d'épaisseur, capable de recevoir les pages de journaux par liaison sans fil ou d'accueillir une carte-mémoire sur laquelle des contenus ont été enregistrés. Une année de l'ensemble des pages de son quotidien préféré dans sa forme originelle sous le bras, cela deviendra possible. Idéal pour les salarymen lecteurs assidus du Nikkei, bible des milieux économiques ou lecteurs d'un bon Haruki Murakami . Ce terminal sera le premier à utiliser l'encre électronique polychrome, un système d'affichage aujourd'hui uniquement en noir et blanc, très proche de l'impression sur papier, et qui ne consomme de l'électricité qu'au moment d'un changement de page. L'objet devrait être vendu aux alentours de 700 euros.

    Ce tarif limitera certes son potentiel d'acheteurs mais ce nouveau support pourrait bien, s'il est parfaitement au point, marquer le vrai départ de la presse écrite visuellement identique mais électronique. D'autant que d'autres travaillent aussi : Sharp, pionnier des écrans LCD, a une ambition en tête: "un afficheur à cristaux liquides doit pouvoir remplacer le papier dans toutes ses applications", dixit le patron de cette activité.

  • Le Nomade stellaire : réalisation de l’utopie du Moi-Nous par Gerardo Luis Rodríguez*

    Le nouveau roman d'Hector LOAIZA, "le nomade stellaire" est une fresque qui emporte le lecteur sur trois continents, nous fait vivre cette ferveur qui habite ceux qui se pensent habités par un "destin", où même les artefacts de la vie quotidienne - soient-ils hyper-technologiques comme l'IA ou de pure essence spirituelle ou politique - ne sont que des moyens au service de leur grandeur cosmogonique : celle du nomade stellaire. Un roman très dense et passionnant dont voici le compte-rendu par l'écrivain colombien Gerardo Luis Rodríguez (traduit par Andrés Perales).

     

    Textes aléatoires et littéraires sur l’art de romancer. Jours tantriques en lisant les quadratures des coins de rue, pendant qu’il pleut à Mexico, bruine à Buenos Aires et à Lima, et qu’il neige abondamment à Paris, où on trame la finalité existentielle, sorte de urbi et orbi du nomade stellaire, un sybarite de l’éternité… Ici, je cesse de me crucifier et me déconnecte de l’ordinateur pour devenir taoïste…

    Le roman Le Nomade stellaire (1) a paru en français écrit par l’auteur franco-péruvien, Hector Loaiza, sur lequel la littérature, les voyages et le journalisme ont tissé une mémoire de rencontres et de lieux extraordinaires…

     

    0 : « Le vol chamanique n’est pas question de codes, câblages et circuits comme dans votre ordinateur… Vous devez avoir une attitude aléatoire au-delà des codes et des règles », m’a dit le chaman invisible.

     

    1 : Le quantum du conte quantique : nanotechnologies, nanos et nains. Le protagoniste Aléatorius, porte de l’île de l’énergie du taureau…

    Après quelques saisons dans la roue du destin à travers des champs ouverts, forêts vierges, déserts, paysages urbains, continentaux et sidéraux, de la puissance « n » à la « n », du néant au néant, s’accomplit la philosophie de l’Éternel retour. Aléatorius, dont le nom est une sorte de tétragrammaton (2), est un recours littéraire de l’auteur pour rendre son récit polyvalent.

    Le roman touche divers sujets : l’histoire des religions, les technologies numériques, la philosophie, les guérillas latino-américaines et djihadistes ; et entremêle les thèmes écologiques et environnementaux à des conversations avec Héraclite dans le fleuve des mutations jusqu’au séjour dans le cumulo-nimbus des haut-plateaux. Le personnage Aléa synthétise le but psychobiologique, l’ambition de l’individu, Moi-le rêve, société-nous : Moi-Nous. Transmigrer en corps et âme vers d’autres mondes en tant que nomade stellaire. Ce que convoitait Carlos Castaneda, le « magicien de la tentative », Aléa réussit à le faire à la fin du roman sans artifices ni fanfare.

     

    2 : Bons soleils ce jeudi sans temps, camarade touche (du clavier).

    Parlons du « n » du Nomade au cénacle d’Avignon, scène du schisme et du séisme cathodique… Pourquoi un initié dans le désert d’Arizona et à la recherche de son jumeau chamanique arrive-t-il en France, à Pernes-les-Fontaines ? Au lieu de parler de « tribus », on parle de cénacles sans la volonté de puissance, sans la souveraineté de la raison, parce qu’on n’avait pas assez raclé le « cerveau » de la raison occidentale.

    On a oublié que le « devoir en tant qu’êtres lucides est de mener le combat pour un nouvel ordre mondial », comme le conseille le maître à penser parisien de Xén, le jumeau astral d’Aléa.

    Le lecteur universel trouve des réponses dans Le Nomade stellaire et ses personnages Aquino et Cabrera. Quelques-uns des rêves libertaires de l’auteur, qui sont incorporés aux guérillas des années 1960-1970, deviennent cinématographiques comme s’ils étaient filmés par le réalisateur italien, Gillo Pontecorvo, auteur de La Bataille d’Alger, qui fut un modèle d’organisation pour la guérilla urbaine sud-américaine : le M-19 colombien, le MIR chilien et d’autres groupes. Aquino qui, dans le roman, déambule, rêvasse, se prend pour une vedette comme Sean Connery, imitant le charisme et la sympathie du Che, reliant les militants ou les adeptes pour cette conspiration mondiale destinée à l’échec…

    L’insurrection se dégonfle, mais pour Aléa, cela lui servira à concevoir un prototype d’ordinateur à la logique quaternaire, construit par une start-up financée par le groupe Orbis. On trouve aussi un mentor secret, Xén, et quelques femmes passionnées par l’action, des chamans, des ésotéristes et des personnages mystérieux. Avec les projections de l’Ego des Latino-Américains – y compris le stéréotype du « latin lover » –, Hector Loaiza parvient dans Le Nomade stellaire à faire un résumé quelque peu nostalgique de la guérilla triomphante à Cuba, de la tentative d’instaurer le socialisme au Chili, des expériences inachevées en Uruguay et au Venezuela. Il fait le récit des péripéties de ses personnages engagés et analyse les virus du divisionnisme qui ont démantibulé la nouvelle gauche ou ont momifié la gauche traditionnelle.

    Et quand un roman pose des questions, c’est parce qu’il prend le pouls de la pensée, car il est parvenu à ce que le lecteur questionne « la vérité intérieure de la fiction » et du réel. Tel Robert Musil et son « homme sans qualités », Hector Loaiza écrit en réalité ses mémoires avec la philosophie de celui qui s’assoit au bord de l’infini et parle avec le lucide Lucrèce sur la « nature des choses ».

     

    3 : Au rythme du yoga céleste, de la transe chamanique, du dévoreur d’étoiles filantes, des fugacités de comètes et d’explosions galactiques, l’auteur nous transporte avec un langage touffu, mais précis et concis, dans ses jeux verbaux, distendant le suspense pour nous donner sa vision du monde d’aujourd’hui. C’est le roman qui lit et fait la cartographie de l’actualité avec les cendres encore fumantes du passé, où des œuvres et des auteurs circulent à travers les pages, surtout les maîtres de l’Éternel retour : Héraclite et le serpent Ouroboros (3).

    Les lectrices du roman trouveront des modèles de femmes exquises et créatrices à la fois engagées dans des idéaux et des causes, telle Emma, un profil un peu semblable à celui de Tamara Bunke Bider – plus connue sous le surnom de Tania la guérilléra –, la dernière compagne du Che… Ou Adèle, passionnée par les missions humanitaires, et Lucie l’ésotériste, convaincue que le germe d’amour enfoui dans le cœur de chaque être humain peut lui rendre sa noblesse perdue.

    Outre le plaisir de l’intrigue, le jeu entre le Oui et le Non, entre le 1 et le 0 de la logique binaire, du « on est ou on n’est pas » de Zénon d’Eléa, l’autre attrait du roman consiste notamment dans la description des lieux, des ambiances et des scènes avec les yeux de Méduse et le savoir de l’historien-guide pour touristes, qui invitent le lecteur au voyage et à mettre en pratique le concept du nomadisme… Avec cette liberté dans tous les champs, cette mise à nu de la dépouille psycho-idéologique des radicalismes et cette mentalité et volonté de mutation héraclitéenne : la seule chose qui reste est le changement. Aléa suit les conseils des vieux Indiens d’Arizona pour devenir un explorateur de connaissances, et l’un de ses outils est l’oniromancie et la prescience qui percent les réalités invisibles. « Tu ne dois jamais oublier l’origine de l’Univers et l’existence de multiples univers », conseille l’un des Indiens.

    En se déclarant voyageur permanent comme le fleuve, le vent et la vie des êtres, le nomade n’est que la fusion de thèmes de diverses cultures comme le chamanisme, l’ésotérisme, la science, la magie, la religion, et avant tout – je le mets en relief – l’utilisation de pouvoirs paranormaux pour matérialiser des utopies. À l’image du voyage final d’Aléa, l’auteur a repris l’expérience initiatique de Castaneda et s’est inspiré de ses livres comme un tremplin pour réaliser cet envol littéraire, à savoir : la rencontre avec des maîtres amérindiens, « être élu », camoufler son alter ego dans d’autres personnages et événements fictifs, et les couronner de ce départ mythique depuis les temps d’Élie et d’Énoch… La vie d’Aléatorius, l’homme du XXIIe siècle, est multipolaire et multi-errante.

     

    4 : Le Nomade stellaire, pour un Latino-Américain, devient un manuel mondial de voyages culturels et géographiques, gastronomiques et oniriques, terriens et sidéraux, une carte de la volonté de pouvoir et d’être.

     

    Bogota, le 22 juillet 2018

     

     

    (1) Le Nomade stellaire par Hector Loaiza, Éditions de L’Harmattan, Paris, 2018, 383 pages, 29 € (ISBN 978-2-343-13824-4).

    (2) Le tétragrammaton, composé de quatre lettres de l’alphabet hébreu, est le nom de Dieu dans la religion juive, retranscrit en français en YHWH, c’est-à-dire Yahvé.

    (3) Ouroboros : Le serpent immobile, fermé sur lui-même, représente par sa queue prise dans sa bouche la conjonction du principe et de la fin, l’Éternel autour.

  • anthologie du poète argentin Luis Benítez

    Les Éditions La Résonance viennent de sortir une anthologie du poète argentin Luis Benítez :

    Brève anthologie poétique de Luis Bénítez, Avant-propos d'Elizabeth Auster, traduction de Jean Dif, illustrations de Sebastián de Neymet, Éditions La Résonance, collection Poésie Hispano-américaine, Pau, France, 2014

     

    Luis Benítez a commencé tôt à écrire et à bâtir une œuvre, comme s’il était possédé par la création poétique. Il s’est volontairement éloignée de l’influence des grands poètes argentins et latino-américains, tels que Jorge Luis Borges, Macedonio Fernández, César Vallejo, Pablo Neruda, Octavio Paz et Nicanor Parra.

     

    Plusieurs auteurs ont participé à cette édition en Français : Kenneth WHITE, Jean DIF, Jean-Paul GAVARD-PERRET, Frédéric LACOSTE.

    Kenneth WHITE, auteur d'une apocalypse tranquille , de l'esprit nomade et autres essais  de "géopoétique" - dans la lignée des Situationnistes de la psycho-géographie ou d'une phénoménologie de l'espace Bachelardienne - déclare sans ambage : "Je me suis immédiatement senti chez moi dans la poésie de Luis Benítez" in Luis Benítez : Le Pays de la distance , Kenneth White

    Jean DIF, qui est aussi le traducteur de cette anthologie, nous livre un extrait de la Brève anthologie poétique avec un des poèmes de Luis Bénitez : " l’après-midi de l’éléphant ".

     

     

    Les Éditions La Résonance inaugurent ainsi, avec la Brève Anthologie de Luis Benítez, leur collection de Poésie Hispano-américaine, destinée à diffuser les œuvres des nouveaux poètes qui se sont révélés depuis la fin du XXe et le début du XXIe siècles.